jeudi 12 novembre 2009

Adapter les objets et usages face aux changements anthropométriques

TNS HEALTHCARE SOFRES et le Laboratoire ROCHE viennent de publier ce 10 novembre 2009 leur 5ème enquête épidémiologique OBEPI qui est réalisée tous les trois ans depuis 1997 qui permet de suivre l’évolution du surpoids et de l’obésité dans la population adulte française (18 ans et plus). En 12 ans, le poids moyen des Français a augmenté de 3,1 kg (72 kg en 2009) alors que leur taille moyenne a progressé de 0,5 cm (168,5 cm). Leur tour de taille moyen a suivi la même évolution : il a augmenté de 4,7 cm, passant de 85,2 cm à 89,9 cm. En 2009, 14,5 % des Français seraient obèses (8,5 % en 1997) et 31,9 % en surpoids (29,8% en 1997).

Ces changements importants en France impactent et impacteront fortement différentes industries comme par exemple, le Textile,  l'Ameublement, la Construction, l'Automobile, les Transports et plus largement tous les secteurs publics ou privés concernés par l'accueil du grand public. Le secteur agro-alimentaire se trouvant quand à lui dans l'inconfortable position du coupable désigné, est aussi attendu au tournant pour trouver des solutions capables d'enrayer ce phénomène sous peine de connaître les mêmes déboires que l'Industrie du Tabac et notamment les incessantes class actions.

Un exemple probant
Un des exemples les plus parlant de l'obésité croissante en Amérique, c'est la diminution importantes du nombre de sièges au célèbre Stade de Baseball à New York, le Yankee Stadium. Ce stade  a été construit durant les années 1920. Il comptait 82 000 places avant sa rénovation dans les années 70 et seulement 59 000 après. En effet, entre sa construction initiale et sa rénovation, le tour de taille moyen avait augmenté de 35 % soit près de 13 centimètres !  Assistera-t-on aux mêmes changements lors de la rénovation du Parc des Princes, du POPB ou encore du Stade de France ?

Pour le secteur de la santé
L'obésité, mais aussi avec le vieillissement de la population les maladies fréquemment associées (arthrose, rhumatisme, ....) sont autant de nouveaux challenge pour les industriels de la santé ont également une nécessité à prendre en compte cette évolution notamment dans le domaine des dispositifs ou appareillage médicaux . Bien sûr, cela a déjà commencé mais avec la création d'un besoin audible et visible et donc d'un marché, il y a fort à parier que les majors de l'électronique médicale sauront proposer des solutions adéquates. Par ailleurs, les marchés dynamiques de l'hospitalisation et du maintien à domicile sont demandeurs de solutions en la matière et  devrait accélérer la demande.

En effet, il est raisonnable d'imaginer que certains gestes anodins deviennent difficiles comme la toilette ou l'entretien de certaines parties du corps. Il s'agit donc de repenser certains outils voire d'en créer de nouveaux pour offrir un meilleur confort et réduire les risques associés. Il existe déjà des annuaires spécialisés et des sociétés d'ergonomie appliquée aux USA pour les personnes en surpoids ou obèses et il ne serait pas surprenant que de telles initiatives fleurissent en France ou ailleurs en Europe.

jeudi 5 novembre 2009

Les Opérateurs Mobiles signent un Manisfeste Européen d'engagement dans les services mobiles citoyens

Il y a deux mois, les opérateurs mobiles européens signaient un accord avec l'EU sur le déploiement du service E-Call qui compose automatiquement le 112, numéro d'appel d'urgence unique européen, lorsqu'une voiture a un accident sérieux et qu'elle est munie d'une carte SIM (voir article précédent)

Le 3 novembre dernier, La GSMA, qui représente les intérêts du secteur des communications mobiles dans le monde, a présenté un Manifeste européen de la communication mobile qui définit la manière dont l'industrie des communications mobiles aidera à atteindre les objectifs clés de l'Union Européenne dans différents secteur clés Afin d'y parvenir, les opérateurs mobiles se sont engagés à travailler activement avec les industriels concernés, les gouvernements, les  autorités en charge de l'éducation mais aussi de la Santé avec la mise en place de services de "m-santé" (Santé pour le mobile).

L'engagement des opérateurs
Les engagements pris dans le domaine de la santé à l'horizon 2015 sont :
- Travailler avec la Commission européenne pour l'accompagner dans la mise en place d'une stratégie à long terme pour l'utilisation mobile dans les soins de santé
- Collaborer avec les gouvernements pour élaborer des normes pour la fourniture de services de santé de base tels que l'observance du traitement et les rappels de rendez-vous sur mobiles

Le mobile comme support de l'E-Santé
Selon les opérateurs, le mobile peut soutenir la prestation des soins de santé grâce aux rappels de prises de médicaments notamment pour les malades chroniques et d'alarmes programmées pour les rendez-vous médicaux. Les appareils mobiles peut également permettre la surveillance à distance à l'aide des technologies machine à machine (M2M). Enfin le mobile peut également permettre le stockage et le transfert sécurisé des données médicales comme c'est actuellement le cas pour certains banques (envois de sms de contrôle). Ces applications mobiles peuvent améliorer l'efficience et l'efficacité des soins de santé, et libérer de l'espace et le temps pour les personnel hospitalier et permettre ainsi de se concentrer sur les cas les plus graves.

Les économies attendues
Sur le plan économique, l'association des opérateurs s'est risquée à calculer des économies potentielles générées par la m-santé. Elles ont été extrapolées à partir d'expérimentations réalisées dans différents pays de l'UE dans les domaines suivants :
- Monitoring à distance des patients pour réduire les coûts médicaux et de visite
- Rappels sms pour réduire les coûts de rendz-vous manqués
- Dossiers patients électroniques
- Messageries sécurisées pour les professionnels de santé.
Au total, ces économies pourraient atteindre entre 0,4% et 0,6% du PNB européen soit entre 50 et 80 milliards d'euros.


La contrepartie ?
En vertu de quoi les opérateurs s'engageraient dans cette voie si vertueuse soit elle ?
A lecture de ce manifeste , ils sembleraient qu'ils soient préoccupés par le bruit grandissant des dangers des ondes électromagnétiques, puisqu'ils demandent à la Commission Européenne que les politiques nationales s'alignent sur les recommandations actuelles de l'OMS dont le rapport a conclu que selon les données actuelles, il n'existe pas d'évidence scientifique que les signaux émis par les stations et réseaux mobiles soient la cause de troubles de santé. Ils demandent à cette effet la levée des restrictions des états membres sur le sujet. Enfin, ils souhaitent que la commission européenne définissent des objectifs pour permettre un accès dans les états membres des services publics électroniques et surtout qu'ils soient mobiles compatibles.

Si ce manifeste, constituant une belle opération de lobbying, a le mérite d'engager les opérateurs mobiles dans les services de santé électroniques à travers le mobile, il enjoint également la Commission Européenne de s'engager à leurs cotés dans cette démarche et de valoriser leur action et leur industrie. Il sera intéressant de connaître et analyser la réponse de la Commision à cette action.


Source:
- http://www.gsmworld.com/our-work/public-policy/mobile_manifesto.htm (accès le 05/11/09)

mercredi 4 novembre 2009

Laboratoires Pharmaceutiques et Economies d'Energie

L'engagement de l'Industrie Pharmaceutique en France
Les grands Laboratoires pharmaceutiques ont engagés depuis quelques années des actions de réduction de leur consommation d'énergie et de leur gaz à effets de serre. Cet enjeu est important en France qui est à la première place européenne de la production pharmaceutique. A ce titre, le syndicat national de l'Industrie Pharmaceutique, le LEEM (Les Entreprises du Médicament) qui réprésente plus de 90% des industriels de la pharmacie en France, a signé en mars 2009 une "convention de progrès" pour 2009-2011 dans le cadre du Grenelle de l'Environnement avec les pouvoirs publics. Le premier des 5 axes de cette convention est relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l'amélioration de l’efficacité énergétique du secteur (flottes de véhicules éligibles au bonus écologique, plans de déplacements collectifs, Bilans Carbone® …).

Quelques exemples d'actions engagées en faveur des ENR et réductions d'émissions de CO2 par des Big Pharmas
Sanofi Aventis
Si sa consommation globale en énergie à augmenté de 5% en 2008 par rapport à 2007, la part d’électricité d’origine renouvelable (hydroélectricité, énergie solaire, géothermie, éolien, biomasse) dans la consommation totale d’électricité du Groupe est estimée à 15 %. Sanofi Aventis a également mis en place des actions qui ont permis de réduire sensiblement ses émissions globales de Gaz à Effet de Serre (GES).

Bristol Myers Squibb (BMS)
Sur son site industriel d’Agen, dédié aux produits UPSA, BMS accepte de payer 20 % de sa consommation à un prix supérieur au prix de base, pour être fourni à partir de sources d’énergie renouvelables (d’origine hydraulique, éolienne, solaire, géothermique, marémotrice ou encore issue des stations d’épuration). Dans la même logique, le site d’Agen étudie la possibilité d’une montée en puissance de ces sources d’énergie à travers la mise en place de panneaux solaires et de panneaux photovoltaïques.

Glaxo Smithkline (GSK)
Parmi ses différentes actions en faveur d'économies d'énergie, GSK a équipé au siège français situé à  à Marly-le-Roi, 6 000 m carrés de fenêtres avec un film solaire de la société Luxasolar. Cette mesure a permis à GSK d'économiser 45 000 euros par an en gaz et en électricité.

Pfizer
Pfizer a publié ses premières recommandations en matière d’économies d’énergie en 1993. Aujourd'hui, le Laboratoire vise une ambitieuse couverture de 35% de ses besoins globaux en énergie par des énergies renouvelables d’ici 2010.

Les Biotechnologies : Le Changement

Cependant, l'arrivée de médicaments issus de la biotechnologie pourrait s'accompagner d'une remise en cause de ce leadership français en production pharmaceutique. En effet, à titre d'exemple, on comptait en 2008 en France, 177 entreprises consacrées strictement à la biotechnologie (start-up) contre 274 au Royaume-Uni et 355 en Allemagne. Ce faible nombre est également associé à un retard en matière de nombre de salariés et de chiffre d'affaires généré.

Ces nouveaux produits font généralement l'objet d'une logistique et d'un stockage particulier qui peut s'accompagner d'une augmentation de la facture énergétique globale (gestion des produits froids, camions frigorifiques). A ce titre, la filière logistique est déjà en ordre de marche à l'image de DHL Global Forwarding, le pôle spécialisé de DHL  qui a construit sur l'aéroport de Paris-Roissy-CDG un entrepôt de transit sous douane à température dirigée et contrôlée composée de trois cellules. L'une de 400 mètres carrés, où la température oscille entre + 15 et + 25° C, permet l'entreposage de la plus grande part des médicaments. La même superficie, maintenue entre + 2 et + 8° C, accueille les vaccins. Enfin, une troisième cellule de 20 mètres carrés est dévolue à des lots cliniques qui doivent être conservés à - 20° C. Sur les 9 000 tonnes expédiées en 2007, la cellule +2 à +8°C représentait 25%. Selon le responsable Industrie Pharmaceutique, l'arrivée de médicaments de plus en souvent issus des biotechnologies, donc plus fragiles, devrait conduire à une augmentation du fret pris en charge par les cellules à basse température.

Sources (visitées le 04/11/2009)
- http://www.leem.org/medicament/65/accueil.htm
- http://www.sanofi-aventis.com/developpement-durable/planet/climat/politique/politique.asp
- http://www.bmsfrance.fr/Bristol-Myers-Squibb-s-engage-pour,1091.html
- http://www.gsk.fr/gsk/entreprise_engage/protection_environnement.html
- http://www.pfizer.fr/Accueil/Pfizer/GroupePfizer/GroupePfizer/Uneentrepriseengag%C3%A9e/tabid/467/Default.aspx
- http://www.usinenouvelle.com/article/quand-le-medicament-prend-l-avion.158992

lundi 2 novembre 2009

E-Santé : La France en voie de décollage ?

L'association Health Consumer Powerhouse , basée à Bruxelles et soutenue par la Commission Européenne a récemment publié l'édition 2009 de son Indice, l'European Health Consumer Index, baromètre des systèmes de santé dans 33 pays (Europe et proches voisins). Cet indice agrège 38 indicateurs de qualité relatif au système de santé, répartis en six catégories dont l'e-santé. Bien que le système de soins en France se classe 7ème en 2009 sur 33 pays analysés (première en 2006), elle est à la traîne en matière d'e-santé où elle est classée 26ème (à égalité avec l'Italie) sur 33. Une place bien trop modeste au regard de son système de santé.


Il est donc temps pour la France de décoller pour ne pas se laisser distancer au moment où nombres de technologies sont matures et que les usages émergent . S'il est vrai qu'il y a profusion de structures publiques en charge de cette question, les actions concrètes ne sont pas légions.

Cependant, à regarder le nombre de manifestations organisées sur le sujet en 2009, près d'une dizaine au niveau régional, la relance du DMP et la possible enveloppe dégagée à l'occasion du grand emprunt, on aura compris que de grands chantiers se préparent dans un horizon à court terme et que l'année 2010 pourrait bien être déterminante.

Sur le plan des initiatives privées concernant les dossiers médicaux électroniques, il y a peu d'opérateurs comparé à d'autres pays qui ont osé s'engager dans la voie des données personnelles de santé ou médicales. L'une des  raisons étant probablement à chercher du coté d'une législation très contraignante.

En effet, la problématique de la confidentialité des données et de la sécurisation des données n'est pas résolue à ce jour dans le cadre d'une solution unique et simple d'emploi.

Gageons qu'avec ce frémissement d'activité en France et la volonté des pouvoirs publics d'entrer dans le peloton de tête en Europe en matière d'E-santé que des solutions fleurissent à l'horizon 2010. Enfin, si la réglementation le permet ....